L'année de la pluie suggère l'accélération d'une croissance dont le silence bruit. On croit entendre les remuements, les heurts, les tâtonnements d'un monde aveugle. Comme en écho de ces rites printaniers où les danseurs piétinent le sol durci, froissé par l'hiver. La lumière, gorgée d'eau, déploie ses nappes blanches et grises, rassemble ses rayons liquides en un lac où reposent les yeux. En-dessous, dans la clarté de la terre, le tracé très précis des racines dont les cordes et les nœuds évoquent des navires et des treuils.
Serge Meurant (1999) |